Le village de Biesles, mentionné dès le XIIIe siècle, a porté de nombreux noms au fil du temps avant de prendre sa forme actuelle en 1889. D’abord simple fief relevant de Nogent-le-Roi, il devient comté en 1631 sous Louis XIII, puis voit son statut confirmé par Louis XIV.
« Biesles (52) – Très ancienne vue de la Mairie » – © C. DIMEY, Wikimedia Commons, licence CC BY-SA 4.0
Au XIXe siècle, Biesles connaît une véritable épopée industrielle grâce à la ganterie, à la forge et surtout à la coutellerie, savoir-faire qui ont fait sa renommée et qui perdurent encore aujourd’hui.
Depuis la fusion avec le Puits-des-Mèzes en 1972, la commune conjugue son riche passé féodal et artisanal avec une identité moderne et vivante.
Le nom de Biesles apparaît pour la première fois dans les textes au XIIIe siècle. On le retrouve sous diverses formes : Bille (1226), Billa (1252), Bielle (1274) ou encore Bielles (1597). Ces variations traduisent l’évolution de la langue et des influences régionales. Ce n’est qu’en 1889 que l’orthographe actuelle, Biesles, s’impose définitivement.
Le toponyme, issu probablement du latin Bilia ou d’une racine gauloise évoquant la bille de bois, rappelle que le territoire fut longtemps couvert de forêts et façonné par le travail du bois et du fer.
Dès le Moyen Âge, Biesles constitue un fief relevant du domaine de Nogent-le-Roi. Il appartient d’abord à une famille qui portera son nom, les Bielle, puis passe successivement aux Choiseul-Lanques et aux Saint-Belin de Thivet. Ces lignées assurent la défense du territoire, notamment durant les guerres de Religion, lorsque le château féodal est renforcé.
« L’ancien château de Biesles » – © C. DIMEY, Wikimedia Commons , licence CC BY-SA 4.0
Au XVIIe siècle, l’histoire de Biesles prend un tournant. En 1631, le roi Louis XIII érige la seigneurie en comté, en faveur de Georges III de Saint-Belin, petit-fils de Georges II. Quelques décennies plus tard, en 1652, Louis XIV confirme ce statut, consacrant l’importance de Biesles dans la hiérarchie nobiliaire de la région.
À partir du XVIIIe siècle, la seigneurie passe à la famille de Messey. François de Messey en devient comte en 1714, puis son descendant, Pierre Eugène Barnabé de Messey, sera le dernier seigneur de Biesles avant la Révolution française.
La Révolution française entraîne la disparition des privilèges féodaux et marque la fin du pouvoir seigneurial. Le château médiéval, déjà fragilisé, perd ses étages supérieurs. Il n’en reste aujourd’hui qu’une tour du XIIIe siècle, précieuse sentinelle du passé, où se trouve désormais le Musée de la Tour du Château.
À partir du XIXe siècle, Biesles entre dans une véritable épopée industrielle. Le village se distingue par trois métiers qui font sa renommée : la ganterie, la forge et surtout la coutellerie, réputée bien au-delà de la région. Ces savoir-faire, transmis de génération en génération, ont assuré la prospérité du bourg et lui ont valu une reconnaissance nationale.
« Biesles (52) – Atelier de ganterie et couture Descharmes » – © C. DIMEY, Wikimedia Commons, licence CC BY-SA 4.0
Fait remarquable : ces activités artisanales et industrielles n’appartiennent pas seulement au passé. Elles subsistent encore aujourd’hui et continuent de représenter une part vivante de l’identité biesloise.
« Atelier de coutellerie J. Caput – moteur » – © C. DIMEY, Wikimedia Commons, licence CC BY-SA 4.0
En 1972, un nouveau chapitre s’ouvre avec la fusion de Biesles et du petit village voisin du Puits-des-Mèzes. Entouré de forêts, ce hameau renforce l’identité rurale et patrimoniale de la commune.
« Entrée du village en venant de Chaumont (2022) » – © C. DIMEY, Wikimedia Commons, licence CC BY-SA 4.0
Aujourd’hui, Biesles conjugue son riche passé féodal, son héritage artisanal et sa vitalité contemporaine. Ses vestiges, ses musées et la mémoire de ses anciens métiers rappellent que ce village, au fil des siècles, a su conserver son caractère et sa place dans l’histoire du territoire haut-marnais.
Le Puits-des-Mèzes est un village relativement récent, fondé au XVIIᵉ siècle. Selon la tradition, ce sont les moines de l’abbaye de la Crête qui auraient envoyé des colons afin de défricher et nettoyer les bois alentour. L’abbé de la Crête en était alors le seigneur.
En 1728, le Puits-des-Mèzes obtient ses propres registres religieux, signe d’une communauté organisée et reconnue. Quelques décennies plus tard, en 1788, le village, désormais plus important, accueille un vicaire résident.
L’essor du hameau se poursuit au XIXᵉ siècle : en 1843, l’église est reconstruite, accompagnée d’un nouveau cimetière et d’un lavoir public, témoins de la vie religieuse et communautaire de l’époque.
« Le Puits-des-Mèzes (52) – Vue ancienne de la Place et de la Mairie » – © C. DIMEY, Wikimedia Commons, licence CC BY-SA 4.0
En 1972, la commune du Puits-des-Mèzes est rattachée à celle de Biesles. Toutefois, malgré cette fusion administrative, le village conserve encore aujourd’hui son État civil propre, reflet de son identité et de son histoire singulière.